L’article d’Irène Gayraud, « Pour une traduction comme risque et désir : potentialisations de l’original », paru dans la revue en ligne Itinéraires (2018-2 et 3 | 2019), pour un dossier sur les « Imaginaires de la traduction » coordonné par Christina Bezari, Riccardo Raimondo et Thomas Vuong, est largement nourri de pensée et pratique outranspiennes…
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Résumé: Cet article propose des pistes pour penser le rapport entre l’original et ses traductions, en s’interrogeant d’abord sur la notion de potentialisation, afin de la détacher de la vision idéaliste du romantisme allemand, et de la rapprocher d’une forme de manifestation de parts de l’original enfouies dans sa lettre. L’article postule que seule une traduction comme risque et désir – au sens où la traduction comme résultat laisse désirer l’original – permet au lecteur d’entendre et d’imaginer l’original, dont la mutabilité est infinie, à travers la traduction. La réflexion est étayée par une présentation de l’Outranspo (Ouvroir de translation potencial), qui pratique la traduction créative, collective et à contrainte, et met ainsi en place un nouveau rapport « potentialisant » entre l’original et ses traductions, ainsi que par une comparaison du rôle du traducteur avec celui de l’arrangeur musical, notamment à travers l’exemple de Liszt, dont certains choix pourraient se révéler inspirants pour la traduction.
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Summary : This article proposes reflections about the relationship between the original and its translations, first examinating the notion of potentialisation in order to detach it from the idealist vision of German Romanticism and to bring it closer to a form of manifestation of parts of the original hidden in its letter. The article postulates that only a translation as risk and desire—in the sense that translation as result leaves the original desired—allows the reader to hear and imagine the original, whose mutability is infinite, through translation. The reflection is supported by a presentation of the Outranspo (Ouvroir de translation potencial), which practices creative, collective and constrained translation, and thus creates a new “potentialising” relationship between the original and its translations, as well as by a comparison of the role of the translator with that of the musical arranger, notably through Liszt’s example, some of which choices could be inspiring for translation.